La mélancolie de la mélodie
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Elle a les yeux pareils au ciel, bleu changeant
Dans sa robe un peu fanée et ses souliers défraîchis
Elle profite de ce dimanche en famille
Une belle journée de printemps
Un des premiers jours de soleil
Elle n’a que 6 ans
L’age de l’insouciance et de l’innocence
Mais le regard de ces enfants qui ont grandi trop vite
Dont l’enfance s’est enfui déjà.
Dans ce café
Parents et amis sont attablés
Mais elle demeure près du juke-box
Les deux mains appuyées sur la vitre
Le visage éclairé par les néons
Les yeux fermés savourant la musique
Presque religieusement
Elle ne s’éloigne de la machine que pour aller mendier quelques pièces,
Pour la remettre encore et encore
Toujours la même
C’est comme un appel, une invitation
Elle ne sait pas lire encore
Mais elle connaît les touches pour relancer la chanson
Elle ne comprends pas le sens profond des paroles
Elle ne sait pas encore
Elle n’a pas encore appris les horreurs de ce monde
Les atrocités du passé
Elle comprendra plus tard
Lorsqu’elle aura grandi
Pour l’heure seul lui importe l’envoûtante voix qui l’hypnotise
La plainte déchirante du violon qui lui chavire le coeur
Qui répond à la peine enfouie au plus profond d’elle même
Ses yeux sont secs, mais en elle s’écoule un torrent de larmes
Elle garde en elle un secret indicible dont elle est l’infaillible gardienne
La mélancolie de la mélodie en écho de sa propre douleur
Sa solitude infinie au milieu de ces gens
Si proche et pourtant si loin d’elle
Si étrangers à sa tristesse.
En harmonie avec la musique
Son être vibre et s’éveille
Derrière ses prunelles closes
Son âme se transcende, se sublime
Elle ressent, elle vit
Elle ne sera plus jamais la même